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Insécurité et vulnérabilités

L'humain, deviendra-t-il obsolète ?

L'humain, deviendra-t-il obsolète ?

Introduction

Les progrès scientifiques et techniques mettent en péril l’humanité.

La quête de la performance est devenue souveraine et l’homme peut être revisité sans cesse. On peut tout changer, le corps, les humeurs et même les insuffisances. Le transhumanisme aborde ce volet de l’homme amélioré grâce aux sciences et aux biotechnologies. La médecine ne se contente plus de réparer l’être humain, elle accroît ses capacités. Cette approche bouleverse les idéaux philosophiques, religieux, politiques et sociétaux remettant en question l’humanisme traditionnel. Il faut dès lors s’interroger sur les conséquences éthiques de cette humanité et de son obsolescence programmée.

Si l’humain change de nature grâce aux progrès scientifiques et techniques (I), il n’en demeure pas moins homme même avec des potentialités augmentées (II).

I. L’HUMAIN CHANGE DE NATURE AVEC LE PROGRES SCIENTIFIQUE ET TECHNIQUE

L’homme est confronté à une approche transhumaniste diverse, parfois inquiétante.

La spécificité de l’homme est remise en question face à son environnement, au règne animal et végétal. La modernité décuple sa puissance mais entame paradoxalement son prestige. La médecine et l’industrie ciblent l’homme comme une machine à améliorer. La connaissance du génome permettra sa transformation complète. Avec le transhumanisme, on passe de la chance au choix : l’espèce humaine est perfectible à l’infini, la vieillesse et la mort ne sont plus inéluctables. Certains transhumanistes envisagent même de s’affranchir du corps pour vivre en purs esprits. Déjà au XVIIIème siècle avant J.C. on se posait la question de la « perfectibilité » infinie de l’homme que Condorcet objectivera, posant ainsi les bases du transhumanisme.

Avec l’hybridation homme/machine, on entre dans le post-humanisme qui crée une nouvelle espèce. Des machines conscientes d’elles-mêmes, autonomes et quasi-immortelles vont supplanter l’être humain. Ce post-humanisme, avatar du matérialisme, est en rupture complète avec l’humanisme classique. L’humain va être dépassé par l’intelligence artificielle et la robotique qui ne s’enracinent plus dans le vivant. Cette « singularité » apparaît comme une utopie absurde et une perspective terrifiante. Bill Gates et Elon Musk, concepteurs et utilisateurs de l’intelligence artificielle, estiment qu’elle constitue la plus grave menace existentielle jamais inventée.

Ce changement de paradigme nécessite une réflexion éthique pour obvier à la déshumanisation pouvant en découler.

II. L’HOMME MODIFIE, AMELIORE, VOIRE AUGMENTE N’EN DEMEURE PAS MOINS HUMAIN

L’homme transhumain garde son libre-arbitre et doit envisager sa nouvelle qualité comme une chance et non comme un déterminisme.

L’homme se différencie des animaux, des végétaux et des machines par sa capacité à créer des mythologies, de l’imaginaire. Il se révèle moins docile et prévisible que les machines et ne peut être anticipé avec certitude. Il n’aime pas être manipulé ni renoncer à sa liberté. Il est seul à disposer d’une responsabilité éthique universelle. Il peut aussi, à l’opposé, se comporter comme un prédateur et mettre en danger la nature. Sur la question de la mort, 93 % des Français souhaitent une législation sur l’euthanasie pour choisir, le moment venu, entre l’hospice, la souffrance ou la mort. L’alternative transhumaniste offre des perspectives plus réjouissantes.

Le transhumanisme, c’est l’opportunité d’allonger la jeunesse et la santé à l’infini. Cela offre des possibilités supplémentaires d’apprendre, de progresser, d’aimer et de transmettre. L’homme augmenté sera toujours un homme, même s’il est difficile de fonder une éthique rigoureuse sur la notion de nature. Si l’homme peut corriger certaines imperfections, il n’a pas vocation à contrarier les lois de la nature. Aucune loi naturelle ne peut condamner le projet transhumaniste et la haine du bien-être se cache souvent derrière une rhétorique savante pour paraître respectable.

Conclusion

Avec l’idée que l’homme puisse devenir obsolète, on parle d’une histoire jamais écrite, celle d’un homme réparé mais surtout modifié et augmenté. L’humanité ne serait qu’une étape sur le sentier de l’évolution, le transhumanisme prenant le contrepied des religions pour ambitionner de vaincre la mort.

La science peut aujourd’hui faire mentir l’adage : « Si jeunesse savait, si vieillesse pouvait ».

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