Les réseaux sociaux, des applications virtuelles aux effets bien réels !
Les réseaux sociaux, des applications virtuelles aux effets bien réels !
Introduction
L’être humain est devenu la « fourmi numérique » des réseaux sociaux où il développe son narcissisme et le business model de multinationales puissantes.
La liberté qui était leur raison d’être profite davantage aux entreprises et aux gouvernants. Facebook, créé en 2004 et fort de trois milliards d’usagers, vit des moments difficiles. Les GAFAM (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft) dominent le monde numérique mais de nouveaux acteurs, essentiellement chinois, apparaissent et véhiculent des informations retravaillées par des algorithmes, influencent la politique, et deviennent toujours plus intrusifs au travers d’un ultra libéralisme affiché. La démocratie est remise en cause par le prêt-à-penser.
Ces espaces virtuels sont devenus incontournables pour des milliards d’usagers (I) mais ont des effets délétères pour les individus comme les démocraties (II)
i. les reseaux sociaux, un espace virtuel d’ECHANGES pour des milliards d’USAGERS
Les réseaux sociaux ont aboli les frontières et amélioré les échanges et la productivité.
Ils favorisent les liens sociaux à travers le monde et se développent partout. Ils constituent un espace dédié à la liberté d’expression. L’Inde est le pays où ils ont le plus fortement progressé. Facebook a vocation à s’adresser aux plus pauvres dans les contrées les plus reculées, voire à se substituer à Internet. Grâce aux réseaux sociaux, l’Ukraine a ainsi pu contourner la désinformation russe. C’est un moyen d’émancipation pour les peuples opprimés. Les réseaux interagissent avec les usagers selon un système de fidélisation, de projection, d’immersion ou encore d’alerte, colligeant toutes les données pour proposer des services toujours plus adaptés et personnalisés.
Sur Facebook ou Google, des algorithmes puissants traitent en permanence l’information et permettent de gagner en efficacité et en productivité. Une diversité d’applications est accessible gratuitement : Textes, photos, vidéos, etc. Bientôt, avec le metavers, il sera possible de se retrouver, de discuter, de jouer, de travailler et même de créer dans un environnement virtuel. C’est le nouveau projet dans lequel Facebook investit aujourd’hui des sommes colossales. Cette réalité virtuelle ou augmentée aura des incidences sur la façon de vivre et de travailler.
Les avantages des réseaux sociaux sont contrebalancés par des risques certains quant aux individus et aux démocraties.
II. LES RESEAUX SOCIAUX, UN RISQUE REEL POUR LES INDIVIDUS ET LES DEMOCRATIES
Tout savoir sur tout le monde représente un danger pour les individus et les Etats.
Les réseaux sociaux, pervertis par leur modèle économique, comportent des risques pour les individus, particulièrement les adolescents. Facebook favorise les comportements grégaires dans un paradoxe d’extrémisme et de puritanisme. Des communautés utilisent l’astroturfing pour influer sur les algorithmes et manipuler l’opinion. Le « Dark Social » développe un tribalisme numérique à l’origine de fausses rumeurs. Deux professeurs de l’IEP de Grenoble, accusés d’islamophobie par l’UNEF, auraient pu connaître le sort de Samuel Paty. L’espace public et la réflexion sont court-circuités et la désinformation profite aux politiciens, aux entreprises, voire aux organisations criminelles. L’Europe règlemente les plateformes mais a néanmoins manqué cette révolution.
Les Etats sont aussi exposés à leurs pouvoirs exorbitants. En 2021, Donal Trump, par ses tweets, a contribué à l’attaque du Capitole. Ecarté de Twitter, il crée Truth Social, son propre réseau, pour se venger et assurer sa promotion. Les réseaux sociaux sont présents dans tous les conflits. Les printemps arabes ont même été rebaptisés « révolutions Facebook ». Certains Etats, comme l’Inde, n’hésitent pas à engager maintenant la responsabilité des plateformes et certaines consultations donnent lieu à des arrestations. On observe de nombreuses dérives de la part des Etats dans le domaine de la surveillance, y compris dans le monde du travail.
Conclusion
Les données ont remplacé le pétrole. Les réseaux sociaux, dévoyés par un système publicitaire, anesthésient le libre-arbitre et exposent leurs usagers à bien des vicissitudes. Si les Etats et les entreprises tirent davantage parti des réseaux sociaux, ils sont inféodés à ces consortiums qui font et défont l’information.
Les réseaux sociaux ont affaibli le système immunitaire des internautes qui doivent, sans sombrer dans la clandestinité, retrouver une certaine hygiène numérique.
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