Migrations – Malaise sur la planète – Le risque d'une mondialisation anarchique qui nécessite des mesures d'urgence. Quelles solutions envisageables ?
Introduction
La photo d’un enfant Syrien mort sur une plage symbolise tous les migrants disparus en Méditerranée en 2015.
Les occidentaux restent cependant partagés sur la notion de réfugié. S’ils tentent de faire face à cette crise migratoire, ils oscillent entre humanité et fermeté même si on ne peut laisser à de petites collectivités le soin d’accueillir toute la misère du monde.
Après un état des lieux des migrations (I) il sera nécessaire de brosser les linéaments d’une nouvelle gouvernance du partage de la planète (II).
- etat des lieux
Ce phénomène remonte aux années 80. La définition du migrant varie d’un pays à l’autre. L’agence Frontex pointe 500.000 entrées irrégulières dans l’espace Schengen depuis le début 2015. L’afflux de Syrie et d’Irak est comparable à celui des pieds noirs des années 60 en France où chaque année, quel que soit le gouvernement, 200.000 étrangers sont régularisés. Vouloir y mettre fin et ériger des murs est illusoire, d’ailleurs, les transferts de fonds opérés par les migrants n’ont cessé d’augmenter.
L’émigration est justifiée souvent par le danger et relève de facteurs multiples ou de leurs combinaisons. Les migrants ont triplé en 40 ans pour atteindre 213 millions en 2013. La planète entière est concernée mais surtout l’Europe, l’Asie et l’Amérique du Nord. En Europe, leur répartition demeure compliquée et peu respectueuse des souhaits des personnes comme des Etats. Le Mexique, le Maroc et la Turquie sont à la fois des pays de départ, de transit ou de destination. Mexicains, Chinois, Indiens et Philippins constituent les grandes diasporas. Les pays émergents sont aussi concernés par ces flux.
L’impact de la crise sur les migrations est plus limité que celui de l’urbanisation massive, notamment en Afrique et en Asie. La discrimination demeure forte dans les pays d’accueil, même si les impôts perçus et les prestations sociales versées aux immigrés s’équilibrent. Les droits des exilés restent limités et les contrôles contraignants et leur liberté parfois strictement encadrée comme au Qatar ou en Arabie Saoudite. On observe en Europe une poussée des partis souverainistes. Ainsi, malgré des papiers en règle et un mode de vie conforme, un étranger reste avec ses souvenirs et un sentiment de culpabilité et de clandestinité.
Que peut-on faire, dès lors dans le respect du droit des Etats et des populations déplacées ?
II. Une nouvelle gouvernance du partage de la planète
Trois options sont possibles et concernent l’aspect humanitaire, la répartition des efforts et la prise du problème à sa racine.
L’humanitaire est prépondérant car la solidarité communautaire va accentuer le mouvement des populations dans l’avenir. Une gouvernance mondiale est indispensable avec de nouveaux rapports Nord/Sud. L’Organisation de Coopération et de Développement Economique (OCDE) démontre en 2013 que les discriminations freinent l’emploi des immigrés alors qu’ils participent à la croissance démographique des pays concernés.
La charge ne doit pas être insurmontable pour la collectivité. Au Brésil, la politique d’immigration est coordonnée à la fois par le secteur économique, la fonction publique et la société civile sur trois aspects comme le développement économique, la sécurité intérieure et les droits de l’homme. La politique sécuritaire domine au Qatar et en Inde même si les associations internationales veillent au respect des droits fondamentaux. L’intégration à long terme reste compliquée, la difficulté étant de trouver l’équilibre entre bénéfice économique et sécurité nationale.
Il faut traiter le problème à la racine et détruire les bateaux des passeurs ne suffira pas. Respecter les différentes politiques nationales et tenir compte, pour certains pays, des origines culturelles des migrants, semble plus approprié.
Conclusion
La bureaucratie européenne, l’impérialisme ou les politiques laxistes ont un effet délétère sur la gestion des flux migratoires. Loin de les limiter, ils génèrent des frustrations parmi les populations autochtones et chez les migrants.
Les progrès techniques et la diffusion de l’information ont facilité l’internationalisation des relations et aboli les frontières. Les migrants ne doivent pas pour autant devenir ces invisibles qui peuplent nos sociétés déboussolées par leurs contradictions.
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