Aménagement du territoire et urbanisme : des politiques au cœur du débat public
Introduction
L’urbanisme et l’aménagement du territoire relèvent d’enjeux planétaires.
Ils sont indissociablement liés à une occupation de l’espace déterminante pour l’économie, la démographie, la sécurité, la politique énergétique et sanitaire ou encore le développement. Si les villes ont été longtemps l’objet des préoccupations des urbanistes et des pouvoirs publics au travers de l’accès au logement et au travail, tous les territoires méritent de l’intérêt notamment au regard de leur accès à la mer et des phénomènes migratoires.
Ainsi, si la prise de conscience des pouvoirs publics a été progressive dans ce domaine (I) elle est aujourd’hui incontournable et universelle (II).
I. Une prise de conscience progressive des pouvoirs publics
Avant l’ère industrielle, la population était essentiellement rurale. A partir du XIXème siècle, avec les bouleversements économiques et démographiques, ce processus s’est inversé au profit des villes et s’amplifie. Les crises successives et la mondialisation ont favorisé la mobilité humaine. Le libéralisme prévalant, les pouvoirs publics tentent de conserver une certaine souveraineté territoriale. Les frontières s’effacent au profit de l’économie et au détriment d’une certaine solidarité. L’Etat, pour maintenir la cohésion nationale, apparaît davantage comme un organe de régulation de la carte économique. Les territoires ont perdu leur uniformité même si certains conservatismes tentent d’enrayer le mouvement.
Dans cette perspective, prenant de plein fouet ces répercussions économiques et sociales, le logement, très longtemps limité à la sphère privée, s’est invité au débat public. Accès à la propriété, mixité sociale sont autant d’aspects à encadrer. Les pays d’Europe du Nord et de l’Ouest ont favorisé le logement social et locatif privé. Ceux du Sud et de l’Est, l’accession à la propriété, la France se situant à mi-chemin. Tout cela n’a pas empêché l’exclusion des plus pauvres, l’affaiblissement des classes moyennes et la ghettoïsation des banlieues. Les désordres urbains, confirmant la théorie de la vitre cassée, ont limité le contrôle social et donné de la police une image dégradée avec un sentiment d’insécurité corrélatif.
Dès lors, face à une urbanisation croissante et aux multiples exigences en découlant, les pouvoirs publics ont développé des politiques d’aménagement oscillant entre libéralisme et mesures sociales correctives.
II. UN ENJEU DE DEVELOPPEMENT UNIVERSEL
Les politiques d’aménagement du territoire, les mesures en faveur du logement, nécessitent un travail de réglementation, de planification et d’incitation. Répondre au défi de l’industrialisation et au développement des échanges, supprimer l’insalubrité et l’existence de taudis pour améliorer la condition ouvrière, permettre l’adéquation entre l’offre et la demande de logements notamment à proximité des lieux de travail, lutter contre l’insécurité, autant d’impératifs qui se posent aux décideurs.
Ces questions sont universelles et on constate aujourd’hui une concurrence effrénée entre les villes, aussi bien à l’échelle européenne que mondiale. L’Etat-Providence a eu un rôle essentiel en France à partir de 1945 et jusqu’aux deux chocs pétroliers en favorisant la construction de grands ensembles pour faire face à la crise du logement. Cette politique a été abandonnée après les premiers signes de dégradation du climat social dans les banlieues. Il faut réfléchir à de nouveaux paradigmes. Dans ce domaine, Hong Kong a développé des mesures efficaces s’appuyant sur la culture locale mais aussi sur un contrôle social fort, la mise en place d’une police de proximité, le recours à la prévention situationnelle, la vidéo protection, la lutte contre la corruption, le recours à la sécurité privée et l’amélioration des logements sociaux.
Conclusion
Dans ce domaine de l’aménagement du territoire et de l’urbanisme, le rôle de l’Etat est de plus en plus marginalisé, coincé entre libéralisme et interventionnisme. Des exemples de réussite comme Hong Kong, Barcelone, Amsterdam ou Anvers montrent le chemin à suivre.
Nous sommes toujours à la recherche de cette « cité radieuse » controversée que Le Corbusier avait imaginée et conçue cherchant à concilier vie pratique et harmonie.
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