La corruption, une pratique encore trop fréquente dans les mœurs françaises !
La corruption, une pratique encore trop fréquente dans les mœurs françaises !
Introduction
Un régime bascule dans la corruption quand certains disposent de tous les pouvoirs et que d’autres ne se complaisent que dans la licence.
La vertu ne fait guère partie des mœurs françaises. L’opinion est révoltée par l’attitude d’hommes politiques corrompus qui affirment néanmoins leur bonne foi. Les médias et la Justice fonctionnent de mieux en mieux et des solutions efficaces existent pour prévenir ou combattre ce phénomène. Le terme de corruption est polysémique et revêt différentes formes parfois difficiles à appréhender notamment sur les transactions internationales.
Ainsi, si des lois plus incisives, une judiciarisation et une transparence de la vie sociale sont observées (I), elles se heurtent à une volonté politique limitée et à des moyens de lutte insuffisants contre la corruption (II)
i. DES LOIS PLUS INCISIVEs, UNE JUDICIARISATION EN MARCHE et UNE TRANSPARENCE DE LA VIE SOCIALE
Depuis l’affaire Cahuzac, cinq lois ont été votée pour moraliser la vie publique. Pour accéder aux mandats nationaux, il faut déclarer son patrimoine auprès de la Haute Autorité pour la Transparence de la Vie Publique (HATVP). La corruption est passible de 10 ans de prison et une agence française a été créée pour prévenir et détecter les faits de corruption. Il faut aussi un casier vierge et les partis sont astreints à communiquer leurs comptes de campagne à la Commission nationale éponyme.
La France vit une inversion entre politique et justice plus encline à sanctionner malgré les pressions. Les affaires Wilson, Panama, Stavisky, Chirac, Sarkozy, Fillon… ont permis d’améliorer la vie démocratique. Les juges ont gagné en notoriété en mettant à jour les financements occultes des partis politiques et en confondant leurs auteurs. Leur indépendance est essentielle pour parvenir à ce résultat. L’action du Parquet National Financier et celle de Tracfin sont plébiscitées par les organismes internationaux.
La vie politique a été bouleversée par la révolution numérique qui rend tout le monde transparent. Certains journaux, par leurs révélations, ont brisé des carrières politiques avant même que la justice ne se prononce contribuant même à ce que l’opinion détermine ce qui est malhonnête et ce qui ne l’est pas.
Des solutions à la corruption existent mais la volonté politique fait défaut et les moyens de lutte restent insuffisants.
II. UNE VOLONTE POLITIQUE LIMITEE ET DES MOYENS INSUFFISANTS POUR LUTTER CONTRE LA CORRUPTION
La France n’a pas connu le totalitarisme comme d’autres pays et se montre complaisante avec la corruption tout en affichant une détestation des juges. Contourner la loi ou frauder le fisc relève de la culture française. Les partis, toutes tendances confondues, se sont souvent érigés en parangon de vertu avant que certains de leurs membres ne tombent dans des affaires sordides. Les condamnations n’ont pas toujours été à la hauteur des faits poursuivis, grâce à l’omerta de rigueur dans ce milieu. Une grosse minorité d’élus (30 %) peut être qualifiée de pourrie, de l’échelon local aux plus hautes sphères de l’Etat. La présence au gouvernement de ministres mis en examen, voire condamnés, ne peut que choquer l’opinion là où l’exemplarité devrait prévaloir.
Certaines mesures du quinquennat Macron n’amélioreront pas la lutte contre cette forme de délinquance. Même la corruption intellectuelle peut avoir des effets délétères comme la mort de Samuel Paty. La lutte contre la corruption n’est pas identifiée par les politiques publiques alors qu’elle concerne les milieux sociaux, politiques ou économiques. Malgré quelques progrès, les moyens demeurent insuffisants. Aucune mesure anticorruption n’apparaît dans les programmes politiques et les organismes internationaux critiquent le manque d’engagement de la France à cet égard.
Conclusion
La démocratie est pervertie par deux excès : l’esprit d’inégalité et celui d’égalité extrême qui conduisent tantôt à l’aristocratie tantôt au despotisme. La France est classée 22ème par Transparency International au classement des perceptions de la corruption. Elle progresse mais peut mieux faire en s’inspirant des expériences étrangères, en appréhendant ce phénomène dès l’école et en développant des programmes politiques anticorruption.
Comme l’évoquait Churchill : « Pour s’améliorer, il faut changer. Donc pour être parfait, il faut changer souvent ».
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