Insécurité et vulnérabilités

Les flux migratoires, une question complexe nécessitant des réponses élaborées ?

Les flux migratoires, une question complexe nécessitant des réponses élaborées ?

Introduction

Franchir une frontière est devenu pour les migrants un « triste jeu de piste » faisant plus de perdants que de gagnants.

Les phénomènes migratoires sont anciens et observés partout dans le monde ; ils embarrassent de nombreux gouvernements et constituent un sujet de préoccupation internationale. Les migrants espèrent une vie meilleure, du travail, une terre d’accueil pour eux et leur famille. Ils sont souvent traités comme des parias, parqués dans des lieux insalubres à la périphérie des villes. Parfois considérés comme des criminels, ils font l’objet de mesures discriminatoires ou de violences illégitimes. Ils sont prêts à tous les sacrifices pour parvenir à leurs fins et la mort est souvent au rendez-vous.

La question des flux migratoires reste éminemment complexe (I) et nécessite des réponses élaborées (II).

I. LES FLUX MIGRATOIRES, UNE QUESTION EMINEMMENT COMPLEXE

Certains migrants ont quitté leur pays d’origine depuis plusieurs années sans trouver asile nulle part. C’est le cas de ceux qui traversent la Manche pour rejoindre l’Angleterre considérée comme le nouvel Eldorado. Le Québec sélectionne ses propres candidats préalablement à leur arrivée en évaluant leur volonté à respecter les valeurs québécoises. La plupart des gouvernements sont partagés dans leurs choix entre pénurie de main d’œuvre et souhait d’accueillir des migrants à haut potentiel.

Les migrants fuient la misère, la corruption, les brimades religieuses et sociales. Considérés parfois comme des criminels, ils rencontrent sur leur route hostilité et mépris. Ceux qui choisissent les filières de passeurs sont exposés aux violences, aux exactions et aux accidents de parcours, souvent mortels. Rejetés dans des lieux indignes, ils vivent dans l’angoisse et le dénuement, sombrent dans la dépression et le suicide ou prennent des risques inconsidérés jusqu’à mourir dans le train d’atterrissage d’un avion. Au Bengladesh, des réfugiés Rohingya ont été installés sur une île considérée comme submersible. Ces conditions inhumaines sont observées partout et préoccupent les instances internationales. La théorie du « grand remplacement » attise les peurs et les réactions de rejet.

Les associations d’aide aux réfugiés reconnaissent une difficulté réelle à fonctionner dans ce contexte.

La complexité de ce phénomène nécessite une prise en compte coordonnée du local à l’international.

II. NECESSITANT DES REPONSES COORDONNEES DU LOCAL A L’INTERNATIONAL

Beaucoup de villes européennes sont aujourd’hui confrontées au phénomène migratoire et tentent de trouver des solutions de circonstance. Elles manquent généralement de places pour faire face à la demande. Les associations d’aide aux réfugiés critiquent l’inertie des gouvernements face à cette situation.

L’équilibre est fragile entre humanisme et considérations électoralistes. En Grèce, dans l’île de Néa Vrasna, certains habitants critiquent cette gestion qui pèse sur le tourisme et détourne des fonds au préjudice des Grecs nécessiteux. En France, on pointe la disproportion entre les fonds consacrés à la crise migratoire et ceux dédiés au patrimoine français.

Si l’échelon local peut tenter des expérimentations, comme à Grande-Synthe, avec la construction d’un camp d’accueil, il faut coordonner de telles actions avec les options gouvernementales, voire internationales, ce qui est rarement le cas.

Des lourdeurs administratives existent en France. La Cour des comptes dénonce des procédures trop longues, inefficaces à répondre aux objectifs de maîtrise de l’immigration. L’Etat régularise au cas par cas, sans publicité, pour ne pas prêter à la critique.

L’Union européenne est attentive à la situation des migrants qui traversent les Balkans. Quant à l’Organisation des Nations Unies, elle suit de près la situation des Rohingya dans le golfe du Bengale. Pour autant les moyens consacrés sont jugés insuffisants.

CONCLUSION

Une rhétorique anti-migrants se développe partout sur la planète, démontrant une préoccupation commune à tous les pays. Les slogans hostiles qui accompagnent les migrants dans leurs pérégrinations ne facilitent pas la sérénité du dialogue entre les différentes instances nationales, régionales et mondiales.

Les flux migratoires restent un sujet délicat, éminemment politique, et l’on peut craindre qu’il ne soit au fond qu’une nouvelle déclinaison de la traite des êtres humains.

 

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