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Insécurité et vulnérabilités

Religion et laïcité, une cohabitation difficile mais nécessaire

Introduction

 

Lorsque HOUELLEBECQ publie « Soumission », la France est sous le choc des attentats.

Maastricht symbolise le chômage, le communautarisme et le déclin de l’État avec en France une double appréhension de l’islam : accueillante à l’intérieur mais belliqueuse hors des frontières. Cette dérive dessert le pays, car l’islam est universel. Tolérance, citoyenneté et laïcité peuvent constituer une solution mais sans faire l’impasse du fait religieux.

La cohabitation entre religion et laïcité est difficile (I) mais indispensable pour vivre ensemble (II)

 

I. Religion et laïcité, une cohabitation difficile

 

Dans le Coran, deux courants s’affrontent :

  • le chiisme, minoritaire, où prédomine l’esprit des enseignements, pratiqué en Syrie, Iran et Irak.
  • le sunnisme, traditionaliste et majoritaire, prônant une application stricte de la charia incarnée par l’Arabie Saoudite et le Qatar.

Cette rivalité, accentuée par les printemps arabes, instrumentalise la religion entre Arabes et Persans. La croyance perd sa base sociologique et permet à de nouveaux acteurs de s’autoproclamer califes. L’Arabie Saoudite, pratique, grâce au pétrole, la « diplomatie du chéquier » avec l’appui des salafistes dont le rigorisme assimile les chiites à des mécréants. L’Iran dispose d’une économie calamiteuse aggravée par les sanctions internationales.

 

La division des peuples arabes laisse l’Occident désarmé. Son lien privilégié avec Israël est vécu comme une humiliation par ces sociétés dévastées par la guerre civile.

 

En France, la haine des juifs souffle sur les quartiers sensibles. Le poids de l’histoire et de la fratrie accentue ce phénomène, et la possible dérive délinquante. En prison, le fondamentalisme croît et touche les jeunes occidentaux. Avec le djihad, ils revendiquent une culture nihiliste et violente fragilisant les valeurs de la République.

 

L’élection d’un président islamiste en France, anticipée par HOUELLEBECQ, semble une hérésie. Pourtant, Mitterrand a fait le jeu des fanatiques et Hollande affiche une neutralité inédite. La démocratie « extrême » fait obstacle à l’intégration, et l’abandon des repères moraux favorise une rigueur exacerbée.

 

Comment les musulmans peuvent-ils faire face à cette opposition entre citoyenneté et croyance religieuse ?

II. Religion et laïcité, une condition nécessaire pour vivre ensemble

                  

Le slogan solidaire « Je suis Charlie » a stigmatisé les populations musulmanes, même celles désavouant la barbarie. La chrétienté a commis des exactions par le passé et le terrorisme n’a pas été inventé par Daech. Mais l’homme sans vie intérieure est un pion. Cette vacuité et un certain matérialisme créent un monde fongible loin des fondements républicains où l’individu perd pied.

 

Face au retrait des politiques, certains mythes ressurgissent comme Robespierre, Mao, Lénine ou Staline. Peut-on condamner celui qui dénonce certains dévoiements de l’islam ? C’est le problème de la responsabilité en littérature qui s’érige en rempart contre le fanatisme. Voltaire revient à la mode depuis les attentats terroristes de janvier. Des gens ont brandi dans la rue ses œuvres et celles de Zola ou Hugo.

 

La laïcité œuvre aussi dans ce sens et favorise la réconciliation, la solidarité, l’impartialité et la compréhension des institutions. C’est un enjeu politique indéniable assurant l’indivisibilité de la République, le respect de la diversité, la garantie de la liberté de conscience et l’exercice de la citoyenneté. Éthique et pédagogie doivent guider ceux qui enseignent pour que l’école rassemble autour des principes de la République.

 

Conclusion

Les valeurs de la République fédèrent une population mais certains obstacles décrits par Frantz Fanon stigmatisent les minorités musulmanes comme les nègres jadis. La citoyenneté demande à celles-ci de faire fi du communautarisme mais elles sont sans cesse renvoyées à leur identité. En rééduquant par la culture, on peut faire échec à l’obscurantisme et les dictateurs le savent bien.

La seule issue pour les pays arabes semble être la confédération du Moyen-Orient, mais l’avenir reste compliqué et extrêmement labile.

 

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