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Insécurité et vulnérabilités

L'Europe, quel avenir ?

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Introduction

 

Comment imaginer unis des pays autrefois divisés ? C’est bien ainsi pourtant que Victor Hugo imaginait l’Europe au XIXème siècle. L’émergence d’une nation est souvent le résultat d’une agrégation d’entités diverses.

L’Europe est soumise à des courants antagonistes favorisant tantôt l’ouverture sur le monde, tantôt la désaffection, voire la discorde. Langue, religion et nationalismes contribuent souvent à la division. S’y ajoutent les phénomènes cycliques comme la crise. L’union dans un monde globalisé apparaît cependant la seule issue.

Les atouts de l’Europe sont le fruit de son histoire (I) mais il faut encore en convaincre certains États-membres pour limiter les combats d’arrière-garde (II).

 

I. UNE EUROPE PLEBISCITEE AU-DELA DE SES FRONTIERES 

L’Europe est une idée ancienne marquée par la civilisation grecque et romaine développant très tôt le commerce, l’urbanisation, la citoyenneté et le droit. Le christianisme devient ensuite le ciment de son unité administrative, juridique, morale et spirituelle en opposition avec le monde musulman. Au XVème siècle, l’humanisme prend une place centrale, comme les grandes découvertes et les échanges commerciaux. Le siècle des lumières confirme cette tendance par la reconnaissance des droits naturels et imprescriptibles de l’homme.

 

La deuxième guerre mondiale terminée, l’Europe représente le gage d’une paix durable et d’avancées sociales enviées par d’autres pays. Ces avancées auraient dû emporter l’adhésion de ses ressortissants. Avec la chute du mur de Berlin, l’Europe organise sa défense et sa sécurité, initie une coopération militaire, judiciaire et douanière consacrée par le traité de Lisbonne qui limite les actions dérogatoires de certains états-membres.

 

Aujourd’hui, l’Europe représente un marché potentiel de 550 millions de consommateurs et 20 % de l’économie mondiale. Ces chiffres, reflet d’une « globalisation maîtrisée », devraient inciter les jeunes à rester.

L’Europe est une belle invention mais se montre incapable d’agir sur des crises majeures qui se jouent à ses portes.

 

II. MAIS UNE UNION FRAGILISEE PAR DE VIEUX DEMONS 

L’Europe pose un regard sombre sur son avenir, souffre de la conjoncture et d’une impuissance démocratique engendrant une proximité déficiente malgré le fonctionnement des institutions.

Les droits nationaux remettent parfois en question la prééminence européenne. Ce fut le cas de la politique de sécurité et de défense en France à ses débuts comme encore aujourd’hui la laborieuse ratification de la charte des langues régionales ou minoritaires.

Ce « jacobinisme intransigeant » exacerbe le nationalisme dans nombre de pays (Grèce, France, Autriche, Hongrie ou Danemark). On tâche d’y faire oublier les relents racistes et xénophobes malgré une gêne évidente à l’égard de l’altérité. L’immigration est pointée comme une menace à l’identité nationale tout comme le statut de la femme musulmane. Certaines populations de l’ancien bloc soviétique sont rejetées au regard de leur concurrence déloyale sur le marché du travail.

La crise économique et les politiques d’austérité sont en partie responsables de cette situation mais comment expliquer que le PIB de l’Europe stagne alors que celui des pays émergents explose et qu’il devient plus intéressant et moins contraignant d’y investir, y compris pour des entreprises européennes. Le leadership économique et politique européen a fait long feu face à un monde multipolaire. Les alliances du passé comme celle de la France et de l’Allemagne sont toujours nécessaires.

 

Conclusion

 

Un pouvoir évanescent et un euro qui renchérit le coût de la vie rendent le projet européen moins attractif. L’Europe n’a pas de langue unique ni de réelle unité religieuse et ses frontières sont mal définies. Elle doit évoluer vers une plus grande autonomie dans la recherche et la défense tout en protégeant sa cohésion interne par la monnaie unique et une diplomatie commerciale cohérente.

L’argent au service de la prospérité et de l’harmonie des peuples doit construire cette fraternité vantée par Victor Hugo.

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