Quel avenir pour l’économie ?
Introduction
Le capital serait-il mieux rémunéré que le mérite et le travail ? C’est ce que tend à prouver Thomas Piketty dans son ouvrage « le capital au XXIème siècle ». Son constat sur les inégalités repose sur une étude couvrant trois siècles et portant sur vingt pays.
La création et la circulation de la monnaie sont au cœur de l’économie. Si le recours à « la planche à billets » comme à la déflation peuvent participer à sa régulation, ils sont également générateurs de graves déséquilibres.
L’avenir de l’économie traditionnelle est donc fragilisé (I) et les dérives criminelles et numériques y participent (II).
I. Un avenir fragilise pour l’ECONOMIE TRADITIONNELLE…
La circulation monétaire contribue à dynamiser ou freiner l’activité économique. Avec la monnaie unique, la réglementation et une politique budgétaire stricte ont rendu l’inflation et la dévaluation obsolètes. Les banques centrales, par la variation du taux directeur, régulent aujourd’hui l’activité économique et participent à la stabilisation des prix. Cette forme d’interventionnisme nécessite cependant une discipline rigoureuse pour tous les acteurs, chose difficile à obtenir dans une Europe d’états souverains. Les critères de Maastricht ont été maintes fois transgressés, y compris par ceux qui en revendiquaient les vertus pour dépasser les clivages politiques.
A côté de ces mesures, d’autres, moins conventionnelles comme le rachat de certaines dettes, contribuent à augmenter artificiellement la circulation de la monnaie. Les autres processus s’efforcent de conforter le consensus autour de la monnaie unique. Pour autant les outils de stabilisation sont limités et difficiles à mettre en œuvre en raison de leur impopularité. On le constate au travers de l’augmentation de la TVA.
Si ces pratiques fonctionnent dans certains pays, le risque est de voir apparaitre de nouvelles bulles spéculatives dans lesquelles les banques pourraient s’engouffrer, notamment avec la facilité procurée par l’économie numérique.
II. … ET PAR L’ECONOMIE VIRTUELLE ET CRIMINELLE
Il faut effectivement aborder le cas de l’économie criminelle totalement intégrée dans les circuits traditionnels impactés aussi par la cybercriminalité. La mafia est omniprésente. Trafics et corruption gangrènent tous les pays et secteurs d’activité. Des entreprises comme des banques connues pratiquent le blanchiment. Les états n’avaient pas anticipé cette mondialisation perverse, ni l’émergence de paradis fiscaux.
Certaines pratiques illégales seraient détectables par les administrations fiscales, mais les états ont laissé prospérer cette criminalité en col blanc décrite par Sutherland dès 1939. Des exemples récents attestent de son dynamisme. La complexité des transactions a favorisé leur opacité et même les petites entreprises dissimulent une partie de leurs actifs. Chaque état est pourtant capable d’apporter des correctifs mais doivent réglementer, confondre et sanctionner les fraudeurs.
Les monnaies virtuelles, dont le bitcoin, impactent l’économie. Le hacker, Satoshi Nakammoto a initié le mouvement en 2009 en construisant des algorithmes complexes, en principe inviolables. Inquiétante autant que fascinante, cette monnaie a suscité un véritable engouement auprès de nombreuses entreprises pour l’échange de biens et services. Elle peut cependant générer une nouvelle bulle financière et provoquer des pertes abyssales en cas de disparition des données numériques ou de l’effondrement des cours. Elle s’affranchit des circuits traditionnels de création et de circulation de la monnaie et peut contribuer à la dissimulation d’activités douteuses.
Conclusion
La discipline budgétaire reste donc d’actualité et elle est plébiscitée par la Commission comme le Conseil Européen. Elle permet de détecter les déséquilibres tout en proposant des corrections sous couvert de la transparence des banques et des entreprises. Piketty, propose, quant à lui, un impôt progressif sur le capital et les très hauts revenus pour rétablir les équilibres économiques. L’épargne des monnaies virtuelles demeure improductive, preuve que le système traditionnel conserve des atouts.
Même la géographie, notamment celle des états périphériques, emporte des conséquences économiques qu’il faudra un moment ou l’autre compenser.
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